La diversité biologique ou biodiversité joue un rôle fondamental dans le fonctionnement des systèmes naturels qui fournissent de multiples biens et services : réservoir de médicaments, aptitude à résister aux micro-organismes, aptitude à épurer l’eau et les sols… C’est pourquoi, à travers le monde entier, l’inquiétude associée à la perte de la biodiversité est devenue claire et urgente. Les experts en botanique suggèrent que près d’un tiers des plantes vasculaires de la planète seront menacées d’extinction d’ici les 30 prochaines années si aucune action n’est prise pour les protéger. Fort heureusement, de nombreuses mesures existent.
Les mesures générales à la base de la gestion des territoires que sont :
- Le code de l’urbanisme (le SAR, les SCOT et les POS remplacés par les PLU) et le code forestier (contrôle des défrichements, des prélèvements…) assurent déjà une protection des espaces à forte valeur naturelle.
- La propriété publique facilite la maîtrise des pressions sur l’espace : plus de 100 000 ha propriétés des collectivités et de l’état, espaces naturels sensibles (ENS) du Département, acquisitions du conservatoire du littoral…
La protection spécifique des espèces et des espaces naturels a été engagée par le biais de différents outils réglementaires : sites inscrits et sites classés au titre du paysage, réserves naturelles (créées par arrêté ministériel et situées en forêt relevant du régime forestier : elles ont pour objectif la conservation des espèces et/ou des milieux remarquables), réserves biologiques, arrêtés préfectoraux de protection de biotope, arrêtés fixant la liste des espèces protégées de la Réunion…
…et depuis peu la Réunion se tourne vers la mise en place d’un parc national (http://www.parc-national-reunion.prd.fr/). Ce nouvel outil semble plus adapté dans un but de reconnaitre et de garantir la conservation du patrimoine naturel de l’île. Il devra notamment permettre de renforcer la concertation entre tous les acteurs concernés, de développer les hauts de l’île, de renforcer l’éducation à l’environnement…
De cette manière, la Réunion semble petit à petit se doter d’outils remarquables dans un but de préservation et de conservation des habitats et des espèces.
En effet, même si 30 % des habitats de la Réunion sont considérés comme intacts (Strasberg et al. 2005), de nombreux habitats et espèces sont menacés. Les derniers chiffres montrent que 251 espèces sont de nos jours considérées comme fortement menacées (vulnérable, en danger ou en danger critique d’extinction : selon les critères officiels de l’UICN 2001-2003, index de la flore vasculaire de la Réunion, CONSERVATOIRE BOTANIQUE NATIONAL DE MASCARIN 2006 – http://flore.cbnm.org).
Ces outils de protection sont donc très importants. Ils doivent cependant être couplés à des actions de sensibilisation qui permettront progressivement de stopper l’ensemble des actes néfastes (malheureusement encore existants) envers une bonne conservation des espaces et des espèces restants : prélèvement dans le milieu naturel, écorçage, collections personnelles…